L’adoubement ou armement du Chevalier

Présentation didactique et avec humour en intérieur ou extérieur

C’est une cérémonie au cours de laquelle un jeune noble, âgé de 20 ans, reçoit ses armes et entre dans la classe des chevaliers.

L’initiation commence dès l’enfance; à 7 ans, le jeune noble est confié à un seigneur étranger chez qui il devient page, puis compagnon de chasse, de voyage et de guerre; au cours de ces « années d’apprentissage », il se prépare surtout au métier militaire.

À la veille de la cérémonie, le jeune homme purifie son corps par un bain et fait une veillée de prières dans la chapelle du château ; son épée a été déposée sur l’autel pour être consacrée. Le lendemain, il assiste à la messe, puis, en présence d’une nombreuse assistance, il reçoit l’épée avec le baudrier, les éperons d’or, le heaume et l’écu, ou bouclier. Par serment, il s’engage à ne servir que des causes justes et nobles.

Enfin, son parrain, qui est un chevalier renommé, lui donne la « paumée » ou la « colée », formidable coup administré du plat de la main sur la nuque et qui fait souvent chanceler le nouveau chevalier.

Sitôt adoubé, celui-ci monte un destrier et, sans toucher les étriers, fait admirer son adresse et sa force en s’élançant au galop contre une « quintaine » ou mannequin qu’il faut renverser.

Voici comment se déroulait la cérémonie de l’adoubement (armement du chevalier).

La première cérémonie était un bain où l’on mettait l’aspirant, c’était un symbole de purification morale. Au sortir du bain, on l’habillait d’une tunique blanche, insigne de pureté ; d’une robe rouge, marque de ce qu’il était tenu de répandre son sang pour sa foi et son devoir ; d’un justaucorps noir, souvenir de la mort qui l’attendait, comme tous les hommes. Purifié et vêtu, il observait un jeûne rigoureux de vingt-quatre heures. Sur le soir, il entrait dans l’église et passait la nuit en prières. Le lendemain matin, il se confessait, communiait, assistait à la messe et entendait ordinairement un sermon sur les devoirs de la chevalerie, puis il s’avançait vers l’autel, l’épée de chevalier suspendue à son cou ; le prêtre la détachait et la lui rendait après l’avoir bénie.

Le jeune guerrier allait ensuite s’agenouiller devant le seigneur qui devait lui conférer son titre ; il lui récitait quelque demande comme celle-ci :

« Si vous pri qu’en guerdon de mon service me doigniès armes et me faîtes chevalier », et il prononçait le serment de rester toujours fidèle à la religion et à l’honneur. Le seigneur lui donnait l’accolade, c’est-à-dire, trois coup du plat de son épée sur l’épaule ou sur la nuque, quelquefois un léger coup de la main sur la tête et lui disait une sorte de sermon.

Puis « On amène le cheval, on apporte les armes, on le revêt d’une cuirasse incomparable, formée de doubles mailles que ni lance ni javelot ne pourraient transpercer ; on le chausse de souliers de fer fabriqués de même à doubles mailles; des éperons d’or sont attachés à ses pieds ; à son col est suspendu son bouclier, sur lequel sont représentés deux lionceaux d’or ; sur sa tête on pose un casque où reluisent les pierres précieuses, ou lui remet une lance de frêne à l’extrémité de laquelle est un fer de Poitiers ; enfin, une épée provenant du trésor du roi. »

(Extrait de Comment Geoffroi Plantagenet, Duc d’Anjou, fut armé chevalier en l’an 1127.)

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